Anticléricalisme Politique

Aujourd'hui, à Lourdes , Monseigneur vingt-trois , archevèque de Paris , proclame : Le mariage gay est une supercherie et met en péril la société ; il appelle a faire son devoir de citoyen en usant de tous les moyens démocratiques a disposition pour contrecarer le projet de loi. 

Nous sommes extrêment choqués de cet appel qui nous apparait significatif du mépris qu'affiche l'église envers la voix populaire et la démocratie , quand une assemblée élue au suffrage universel vote une promesse d'un président élu au suffrage universel. Nous y voyons la continuité d'un aveuglement néfaste. 

La question n'est plus de la légitimité du mariage homosexuel , la question est de la légitimité de la parole ecclésiastique dans la politique française , après que l'église se soit posée depuis le 19e siècle comme la tête de pont de la réaction et du conservatisme , contre les femmes , contre les ouvriers , contre la république. 

Nous ne parlons pas ici de la masse des croyants, libres qu'ils sont de s'exprimer et de penser , mais d'un organisme fonctionnant plus pour lui même que pour ceux qu'ils prétendent représenter , et de surcroit dirigé par un pays étranger, le vatican.  Organisme dont nous pouvons dire qu'il s'est lui même discrédité depuis deux siécles par ses prises de positions rétrogrades, son refus de la conciliation , et son absence de vision sur les changements sociaux . Sans parler des multiples scandales de moeurs qui l'ont éclaboussé et celles qui sans doute aujourd'hui encore , demeurent dans l'ombre des autels. 

Quel crédit accorder en effet a des individus envisageant consciement de mettre en danger les existances de milliers de femmes et d'enfants en prônant l'interdiction de l'avortement et de la contraception ? Et qui se livrent sans vergogne aux plus sordides amalgames concernant le mariage homosexuel ? Un débat civil exige de ses participants une argumentation construite et constructive dont l'église , par sa crispation sur elle même , à montré qu'elle en était incapable. Un renouveau des principes fondateurs de l'eglise est , au XXIe siècle , vraisemblablement indispensable a son retour dans la société comme acteur de proposition , et pas seulement de contestation crispée et hargneuse.